Les caractéristiques les plus connues de l’EMI

Également connue sous l’abréviation EMI, ou IDE (pour Imminent Death Expérience) ou encore NDE (pour Near Death Experience), cette expression désigne les expériences sensitives (émotionnellement positives ou négatives), rapportées par des patients déclarés morts cliniquement ou en stade de coma avancé, après qu’ils aient été réanimés .
Bien que l’expérience soit subjective, que l’on ne puisse la reproduire, ni l’observer de façon objective, l’ensemble des “expérienceurs” témoignent sensiblement des mêmes perceptions. L’âge, le continent, la religion, l’époque importent peu. La majorité témoignent d’une dizaines de points identiques qui ont permis d’établir une échelle qualitative de l’expérience (indice WCEI) :

  • le sentiment subjectif d’être mort ;
  • un sentiment de paix ;
  • la séparation du corps ;
  • l’entrée dans une région sombre ;
  • rencontrer une présence ou entendre une voix ;
  • examiner sa propre vie ;
  • voir ou être enveloppé dans la lumière ;
  • voir des couleurs magnifiques ;
  • entrer dans la lumière ;
  • rencontrer des esprits.

 

Similitudes avec des témoignages d’états modifiés de conscience

Chamanisme, méditation, prise de LSD/ respiration holotropique (travaux de Stanilav GROF) provoquent des états modifiés de conscience dont les témoignages de perceptions vécues, s’apparentent parfois à ceux recueillis dans le cadre des EMI.

Comment déterminer un état de mort clinique ?

Depuis la moitié du 20ème siècle, avec la multiplication de l’usage des électrocardiogrammes et des électroencéphalogrammes, la technologie vient en relais du diagnostic médical des services de réanimation, pour confirmer l’absence d’activité cérébrale après les 30 secondes qui suivent un arrêt cardiaque, un arrêt respiratoire, ou un arrêt cardiorespiratoire.
En l’absence de définition scientifique sur le passage de l’état de vie à l’état de mort ou de mort cérébrale, en médecine légale, on parle de mort clinique lorsque les tests cliniques effectués — et répétés plusieurs fois, par une équipe hospitalière avec plateau technique — pour vérifier la mort d’une personne, montrent que simultanément : le patient n’a plus d’activité musculaire spontanée, n’a plus de réflexe — pas de réaction à la douleur par exemple — et ne respire plus.
Ces critères encadrent de façon juridique le don d’organes

Différence entre mort cérébrale ou coma dépassé (type 4) et état végétatif

État de mort cérébrale : c’est un état d’absence totale et définitive d’activité cérébrale, y compris des fonctions involontaires contrôlant le rythme cardiaque ou la respiration.
État végétatif permanent : le patient conserve les fonctions automatiques cardiaques et respiratoires. Il y a des traces d’activité cérébrale et de fonctions organiques

Un peu d’histoire

L’expression de « mort imminente » est proposée la première fois en 1896 dans la Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, par le psychologue et épistémologue français Victor EGGER dans son article « le moi des mourants »

L’auteur y rapporte des récits d’EMI vécues par des individus adultes, alors qu’ils étaient proche de la mort, soit en train de se noyer, ou de chuter, ou encore de suicidants qui n’ont pas abouti dans leur tentative 

Dans son article, il rapporte également la conférence donnée au Club alpin de Zurich par le glaciologue et géologue suisse Albert HEIM à propos de sa publication de « Notes sur la mort causée par une chute » en 1892, sur le sujet des EMI dont l’auteur témoigne avoir fait l’expérience et en reconnaitre les caractéristiques dans une trentaine d’autres témoignages consignés dans sa publication.

Le professeur Heim relate les perceptions durant la chute : alors que la mort semble inéluctable, un sentiment de béatitude envahit les alpinistes, toutes sensations de douleur disparait, l’acuité et l’ouïe sont normales, les pensées sont fulgurantes, et dans de nombreux cas, les témoins disent avoir revu le cours de leur vie passée.

La pensée et la mémoire sont-elles des activités produites par le cerveau ?

Ces expériences extraordinaires, parfaitement réelles au sens du dictionnaire pour ceux qui les ont vécues et dont ils sont capables d’en rapporter les perceptions, semblent établir un pont entre sciences et conscience. Psychiatres, neuroscientifiques, physiciens s’intéressent de près depuis plus d’un siècle à comprendre comment la pensée et la mémoire continuent de produire une activité alors que le cerveau est inopérant.

Les EMI sont mieux connues depuis le livre « La vie après la vie » de Raymond Moody publié en 1975. Le psychiatre américain y rapporte les témoignages d’expériences de mort imminente recueillies durant vingt années.



La fréquence des EMI est-elle connue ?

C’est un phénomène qui ne peut être observé avec les moyens technologiques en notre possession. La fréquence des EMI se situe, entre 5% et 18% des patients réanimés, selon les différentes études réalisées depuis le début des années 2000 : Sam Parnia, professeur et chercheur en soins intensifs et réanimation ,en 2001 ; Pim Van Lommel cardiologue en 2001 (étude publiée dans The Lancet) ; Bruce Greyson psychiatre, en 2003 (voir le questionnaire échelle de Greyson 1983);  Marie Thonnard -université de Liège en 2008 ; Vanessa Charland-Verville en 2011


Kenneth Ring, un psychologue américain, a construit l’indice WCEI ((Weighted core experience index) pour mesurer la « qualité » de l’EMI voir ici

Voir le film « Et si le ciel existait ?» de Randall Wallace – d’après l’histoire vraie d’une expérience de mort imminente vécue par un enfant de 4 ans. Voir la bande annonce

Le cas qui défie les sceptiques, Pamela Reynolds.

Durant l’opération chirurgicale de 6h, visant à résorber un anévrisme cérébral, la patiente est placée en état de mort clinique, avec un électro encéphalogramme plat durant 45 minutes. Le cerveau n’est plus irrigué pour faciliter l’intervention.

La patiente raconte à son réveil, ce qu’elle a vu et entendu alors qu’elle était anesthésiée.
Les médecins constatent en comparant avec le cahier de compte rendu de l’opération, que certaines des anecdotes qu’elle décrit ont eues lieu pendant les 45 minutes durant lesquelles elle était en état de mort clinique, c’est à dire alors que son électroencéphalogramme est plat

Pour aller plus loin