La conscience, qu’en savons-nous ?

Il n’y a pas de consensus clair sur ce qu’est la conscience*. On ne comprend ni pourquoi, ni comment elle existe.

*https://www.youtube.com/scienceetonnante David Louapre


Dans ce cas, peut-on dire que les individus ont une conscience ?

Rien ne le prouve. Cependant, il est admis que celle-ci aurait une relation avec le degré d’expression, de réaction et d’éveil de l’individu.
C’est à dire qu’elle a un lien avec nos pensées, nos sensations, nos perceptions sensorielles et nos émotions.
Elle est directement liée, par le biais des phénomènes mentaux induits, à nos expériences subjectives personnelles.

Elle peut être dissociée des phénomènes physiques qui agitent le monde qui nous entoure.
Conscience et monde physique apparaissent comme différents, la première semblant caractériser le degré d’humanité de l’individu. Sans conscience un organisme ne serait qu’un amas de cellules biologiques et de phénomènes chimiques.


La conscience est-elle individuelle ?

La conscience de soi, -de la souffrance au bien être-, a des mesures individuelles, imperceptibles pour les autres. Ici il faut distinguer la difficulté à juxtaposer ce qui est observé avec ce qui est vécu. Ainsi observer chez un autre, l’expression d’un traumatisme ou un plaisir physique ou moral, ne signifie pas que l’observateur puisse évaluer le degré de douleur ou de contentement, ressenti par le sujet. Tandis que l’expérimentateur, connaît infailliblement ses propres ressentis – on ne peut pas se tromper sur le fait d’avoir mal ou de ressentir du plaisir. Si un individu est certain de percevoir un stimulus douloureux ou plaisant, l’observateur ne pourra remettre en cause la réalité de la souffrance ou du délassement éprouvé par le sujet, par le simple fait qu’il ne peut le percevoir lui-même.

Ainsi la même expérience – observer un traumatisme ou une satisfaction – ne provoquera pas les mêmes réactions mentales selon que l’on en est l’observateur ou le sujet.

L’expérience de la conscience est individuelle et non partageable.

Il existe un concept de conscience collective, qui prédomine la conscience individuelle, qui repose sur des valeurs et des croyances communes d’un groupe de personnes, régit le plus souvent par des lois et codes, qui s’ils sont enfreints par un individu, sont passibles d’une condamnation pouvant aller jusqu’à son exclusion


La conscience est-elle du domaine de la science ou de la philosophie ?

Cette question nous renvoie à la nature profonde de ce que nous sommes et du monde qui nous entoure. La conscience participe à faire la différence entre le soi et le reste du monde, entre notre monde subjectif et le monde physique. Ainsi, les philosophes conviennent de l’existence d’un monde de l’esprit et d’un monde physique.

Descartes exprimait que le fait de penser est un acte incontestable : « Je pense donc je suis ». Ainsi la quête de la vérité, le doute et la remise en question de ce que l’individu croit savoir et qu’il prend pour vrai sur la seule base de ses cinq sens est un attribut de sa conscience.

Si le monde physique est tangible et mesurable, la perception qu’un individu en a, est totalement subjective et limitée à ses projections ou constructions mentales, qui peuvent lui en donner une représentation illusoire, construite par lui-même comme dans un rêve.

Pour Descartes, le monde physique (le corps) et le monde mental (l’âme/psyché en grec/anima en latin) serait deux choses différentes[1].

Dans ce cas, l’un peut-il survivre à l’autre ? Que devient l’esprit à la mort physique ? Est-il raisonnable de croire que l’esprit disparaît à la mort physique ?

Reste à déterminer quel serait le point d’interaction entre le corps et l’esprit.

À moins que l’esprit soit le cerveau lui-même, comme le prétend la thèse du physicalisme ? C’est à dire que la pensée serait le fruit d’un processus physique qui se produit dans l’organisme.

[1]Thèse du dualisme cartésien de Descartes.


Où se situe la conscience ?

La conscience n’a matériellement, jamais été ni détectée, ni observée. Il est admis qu’elle pourrait être localisée dans le cerveau compte tenu de sa forte corrélation avec nos états mentaux. Par exemple, l’on dit communément que l’on est conscient lorsqu’on est éveillé, et inconscient lorsque l’on est en phase de sommeil profond.

Grâce aux techniques d’imagerie cérébrale, on peut de mieux en mieux, faire le lien entre certains états de conscience et l’activation de zones de notre cerveau.


Peut-il exister plusieurs niveaux de conscience ?

La conscience et le cerveau ont de multiples interactions réciproques. Par exemple la prise d’antalgiques ou de psychotropes, la méditation, peuvent modifier ma perception de la douleur sans pour autant supprimer sa cause.

L’instinct de survie (Éros) et pulsion de mort (Thanatos), quelles définitions ?

L’instinct de survie est la part héréditaire irraisonnée et innée des tendances comportementales et des actes d’autoconservation de l’homme et des animaux.

La pulsion de mort est un processus dynamique qui pousse à l’autodestruction, l’abolition des tensions, la quête du repos absolu ou la non-existence, sous la force d’un réflexe d’adaptation inconscient dans le but de renaître[1].

[1]D’après C.G. Jung

Les suicidants croient-ils en la survie de l’esprit après la mort ?

Il n’existe pas d’étude sur ce sujet. Cependant, il peut être admis que l’acte de suicide, visant à faire cesser une souffrance morale ou physique intolérable et pour laquelle aucune issue n’a été trouvée, est davantage un fantasme de vivre différemment, que de vouloir mourir réellement.
Cependant, il convient de considérer l’idée suicidaire de ceux qui pensent, par cet acte, rejoindre l’être aimé disparu.

La définition de l’état de mort biologique.

Il s’agit de la perte définitive pour une entité vivante – organe, individu, tissu ou cellule – des propriétés caractéristiques de la vie, entraînant sa destruction.

Le corps humain est constitué d’organes, eux-mêmes constitués de cellules, elles-mêmes constituées de molécules, elles-mêmes constituées d’atomes, eux-mêmes de particules subatomiques. Les atomes sont constitués d’un noyau contenant des protons et des neutrons avec des électrons tournant en orbite, c’est le domaine des particules élémentaires. Le proton, l’électron et les neutrinos[1]semblent immortels. Il semble que l’atome ne meurt vraiment jamais, mais il se désintègre ou bien il se transforme.

L’état de mort n’est pas fixé avec précision. Le constat de l’état de décès a évolué en cent ans. Au 19 siècle, il était courant de mordre ou de piquer à l’aiguille le moribond pour s’assurer que l’on pouvait l’inhumer. En l’absence de réaction, l’inhumation était autorisée.

Certaines exhumations font apparaître des traces de griffures sur les parois du cercueil. Ce qui laisse supposer une reprise de conscience de la personne inhumée.

Puis la science a su définir l’état de finitude plus précisément en fonction de l’activité électrique du cœur, grâce à une plus large utilisation de l’électrocardiogramme dès les années 1950. Une autre étape a été franchie avec l’électroencéphalogramme qui vérifie l’absence d’activité cérébrale.

Plus les outils scientifiques sont performants et plus l’état de mort est repoussé… Que va nous révéler la science de l’avenir sur l’ultime moment où un corps peut être considéré biologiquement mort ?

Aujourd’hui la médecine sait maintenir en vie un corps en état de mort cérébrale. Dans la prochaine décennie, que vont nous apporter la technologie numérique et l’informatique quantique ? Entre prothèses connectées et intelligence artificielle, allons-nous vers une vie éternelle ? Si le tombeau peut faire peur, l’idée d’une vie qui ne s’arrête jamais peut être tout aussi anxiogène.

La mort n’est-elle qu’un concept soumis à l’éthique ?

[1] Les neutrinos sont des particules élémentaires, de masse pratiquement nulle, qui sont engendrées par des réactions nucléaires 


Quand la science fait le lit de la spiritualité

La science a permis de mettre en évidence qu’un état de conscience existait indépendamment du cerveau. Et cela plus exactement grâce aux services hospitaliers de réanimation.

Des témoignages de ceux qui se réveillent après un coma profond, un arrêt cardiaque sont de plus en plus nombreux.
La description qu’ils font de ce qu’ils ont vécu est sensiblement identique :

  • Ils visualisent leur corps depuis le dessus, ils ont une vision à 360°, ils se déplacent à la vitesse de leurs pensées, traversent les murs, passent à travers la matière de ce ou ceux qu’ils veulent toucher, ils entendent ce qui se dit, ils perçoivent les idées des protagonistes autour d’eux, s’ils pensent à un proche ou à un endroit déterminé ils le rejoignent spontanément, ils voient et communiquent avec des êtres lumineux, ils sont émotionnellement touchés par une lumière qu’ils disent vivante, très lumineuse sans éblouir et qui les attire.
  • Ils n’ont pas de mot pour décrire le bien-être et l’amour dans lequel ils se trouvent.
  • Ils ont accès à la Connaissance universelle, ils disent comprendre toute chose. Certains ont la clairvoyance des évènements futurs ou passés qui sont vérifiables à leur réveil.
  • Qu’ils soient enfants ou vieillards, hommes ou femmes, qu’ils soient du continent européen, asiatique, océanique, africain ou américain, les milliers de témoignages recueillis de par le monde, sont identiques.
  • Les non-voyants de naissance font les mêmes descriptions.

Avec quel organe voient-ils, si ce n’est pas avec la cornée ou le cristallin ?
Ce qui caractérise le plus le témoignage de ces personnes, que les chercheurs nomment expérienceurs, c’est que leurs valeurs, après cette expérience de mort imminente, sont totalement différentes. Ils se détachent des contingences matérielles, sont portés à aider et à soigner les autres, et ils n’ont plus peur de la mort.
Ils affirment au contraire qu’ils ne voulaient pas revenir dans leur corps. Ils sont loin d’être tous croyants en la survivance de l’âme et certains reconnaissent même avoir été de purs sceptiques avant l’expérience, sans parler de ceux qui se disent foncièrement athées.

C’est notamment ce que raconte le neurochirurgien américain Dr Eben Alexender dans son livre La preuve du paradis.
Il y relate l’expérience d’un état de conscience hors du corps, qu’il a lui-même vécu, et après lequel, il a pu vérifier à son réveil, les informations auxquelles il a eu accès durant son coma, ce qui a achevé de le convaincre qu’il n’avait pas vécu d’hallucination.

Quelle leçon pour un matérialiste !