En France

Chaque année, l’acte de mort par tentative aboutie
touche près de 600 personnes âgées de moins de 25 ans

(soit 16,3 % des décès de cette tranche d’âge, derrière les accidents de la circulation 38 % des décès).


Les idées suicidaires (IS) des moins de 25 ans :

Le rapport idées de suicide/tentative de suicide se situe autour de 4, en France comme aux États-Unis, et le rapport passe à 2 pour les jeunes.

La chronicité des idées suicidaires est un facteur de risque de passage à l’acte.

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Les tentatives de suicide (TS) des moins de 25 ans[1] :

Plus que le suicide, c’est le passage à l’acte suicidaire qui, à l’adolescence, devrait constituer un axe prioritaire de surveillance, de recherche et de prévention. En effet, un jeune sur 14 aurait déjà fait une tentative de suicide (un sur 50, une récidive) et le taux d’hospitalisation peut être estimé à environ 40 000 par an.

Les TS sont plus élevées entre 20 et 25 ans chez les hommes (0,6 %) et entre 15 et 19 ans chez les femmes (2 %).

Les études épidémiologiques ne permettent pas d’établir un profil type du jeune suicidé.

[1]Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, janvier 2015.

Indicateurs de risque d’idées suicidaires (IS)

  • Déscolarisation précoce,
  • Qualification professionnelle faible,
  • Absence d’emploi stable,
  • Chômage connu/vécu par des membres de la famille,
  • Maladie,
  • Consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, drogues illicites), dont l’effet désinhibiteur facilite le passage à l’acte,
  • Avoir subi une agression,
  • Pressions exercées sur eux afin qu’ils se conforment et réussissent,
  • Avoir subi des abus ou des violences durant l’enfance,
  • Avoir une faible estime de soi : exclusion, mépris ressenti, stigmatisation, difficultés liées à la découverte et à la construction de leurs identités sexuelle et de genre, culpabilité,
  • Discriminations, harcèlement[1],
  • Événements douloureux durant l’enfance,
  • Situations de stress économique,
  • Homophobie,
  • Sentiment de solitude,

Le premier rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS)[2] insiste sur une meilleure connaissance des facteurs de risque et une meilleure compréhension du mal être des jeunes notamment sur le « rôle des difficultés vécues dans l’enfance et l’adolescence (violence physique, sexuelle ou psychologique, difficultés familiales, abus de substances toxiques, etc.) sur les comportements suicidaires de ces tranches d’âge, mais aussi tout au long de la vie, en raison des fragilités qu’elles sont susceptibles de générer.

[1]Un numéro vert gratuit, le 3020, est mis en place par le ministère de l’Éducation Nationale.[2]ONS, 2014, p. 33.

Les moyens utilisés :

Le mode de suicide parmi les 15-24 ans :

  • La pendaison reste le premier moyen (36 %),
  • L’arme à feu (31 %),
  • L’intoxication (10 %),
  • La noyade (2 %),

Les garçons de 15-24 ans, comme les hommes en général, utilisent plus volontiers des moyens violents (74 % se suicident par la pendaison ou l’arme à feu), alors que les filles du même âge, ont recours à des modes plus diversifiés (27 % par pendaison, 25 % par intoxication, 19 % par précipitation, 15 % par arme à feu).

Les tentatives de suicide sont faites à l’aide de médicaments dans 90 % des cas, dont 50 % par les tranquillisants. Ceci pose le problème de la responsabilité médicale, surtout parmi les jeunes où le risque de TS semble nettement augmenter en cas de prescription.

Trois tentatives abouties sur quatre sont de sexe masculin. L’explication tiendrait aux moyens radicaux utilisés par les hommes : pendaison ou usage d’arme à feu.

Les motifs avoués :

— Un fait précis et devenu intolérable (conflit, harcèlement[1], dispute ou rupture sentimentale)
[1]Un numéro vert gratuit, le 3020, est mis en place par le ministère de l’Éducation Nationale.

Comment agir ?

  • Écouter sans juger,
  • Laisser s’exprimer les émotions,
  • Aborder la question du suicide et en discuter ouvertement, sans détour,
  • Suggérer au jeune de parler à un tiers neutre, un médecin, un éducateur, un membre de la famille non concerné, un entraîneur, un guide spirituel,

Toutefois, lever le tabou autour du suicide est un préalable indispensable à toute action de prévention[1].

[1]Marie Choquet, Directeur de Recherche, Inserm – Suicide et adolescence : acquis épidémiologiques.