Définitions OMS

Le suicide

Le suicide se définit comme un décès faisant suite à une intoxication ou à une lésion traumatique que s’inflige délibérément un individu.
Du latin sui caedere, (se tuer soi-même) ou autolyse dans l’approche médicale (du grec auto- : soi-même, et -lyse : destruction

La tentative de suicide

La tentative de suicide (TS) se définit comme tout acte délibéré, sans issue fatale, visant à accomplir un geste de violence sur sa propre personne ou à ingérer une substance toxique ou des médicaments à une dose supérieure à la dose thérapeutique. Cet acte doit être inhabituel.

Les idées suicidaires 

Les idées suicidaires (IS) se définissent comme des pensées ou un souhait de se suicider éventuellement en le planifiant (où, quand et comment se passera le suicide). Il est très difficile d’en avoir des données quantitatives.


2-Le contexte

Il se produit par heure en France :
            ♦ près de 2 suicides 
            ♦ plus de 22 tentatives – (une toute les 3 mns)

et selon les chiffres, 7 fois plus d’individus auraient eu des idées suicidaires.
            ♦ soit 160 personnes (par heure).

En moyenne, près de 4000 hommes et femmes, sont traversés chaque jour, par l’idée de mettre fin à une souffrance devenue intolérable.
Un acte de suicide impacte directement ou indirectement une moyenne de 27 personnes. Il fragilise l’équilibre des familles, des entreprises, sa prévention est un coût important pour la collectivité.

Le suicide est :
la 5e cause de mortalité pour les 5/14 ans,
la 2e pour les 15/24 ans,
la 1e pour les 25/34 ans.
Le taux de mortalité par suicide augmente avec l’âge :
16% des moins de 34 ans
39% des 35 à 54 ans
45 % des plus de 55 ans.

3-Les enjeux :

L’enjeu politique de ce problème de santé publique est de faire baisser les chiffres de mortalité et les coûts inhérents.

Des enjeux se posent, notamment en termes de prévention, de postvention mais aussi de communication autour de ce problème de santé publique en amont de toute pathologie suicidaire.

Le terme de suicidologie, est apparu à la fin des années 1960 pour définir la recherche scientifique sur le suicide et dont l’objectif est double : comprendre et prévenir.


L’étude du lien entre mécanismes neurobiologiques et conduites suicidaires est relativement récente. Ces travaux de recherche en plein développement sont pluridisciplinaires (psychiatrie, neurobiologie, génétique, épigénétique) et s’appuient sur différentes approches (analyses biologiques, imagerie médicale, in vivo ou post mortem.
Ces travaux sont complétés par des études sur les mécanismes neurobiologiques qui cherchent à identifier les biomarqueurs du risque suicidaire. Deux grands systèmes biologiques seraient impliqués dans la vulnérabilité suicidaire : l’hyperactivité de l’axe du stress et le déficit en sérotonine.
La refonte du certificat de décès permet d’améliorer le repérage des décès par suicide avec l’ajout d’un volet où figureront les circonstances apparentes du suicide[1].

[1]  Observatoire National du Suicide 2ème rapport – février 2016


4-Le recueil des données par les associations :

Le recueil des données par les associations est propre à chacune d’elle. Un projet d’outil informatique collaboratif, est lancé pour l’heure dans quatre associations : SOS Amitié, SOS Suicide Phénix, Suicide Écoute et PHARE Enfants-Parents. Les chiffres recueillis sont encore trop hétérogènes pour qu’il soit possible d’en faire véritablement une synthèse. Il y a idée de la mise en place d’une plateforme mutualisée.


5-Les chiffres

Les données mondiales et nationales.

Données moyennes mondiales l’ONS et de l’INSERM (à 2020) [1]

Nombre de décès par tentative aboutie par an   815 000  
Nombre de décès par tentative aboutie par jour    2232  
Nombre de décès par tentative aboutie par heure   93  
Moyenne mondiale du taux de suicide chez les moins de 14 ans 
(0,8/100 000 pour les garçons 0,39/100 000 pour les filles)[2]
  0,59/100 000  
  • Si le nombre de suicides augmente à l’échelle mondiale, le phénomène n’est pas dû uniquement à l’augmentation de la population sur la planète, mais également à l’augmentation des taux de suicide.
  • Globalement, les taux de suicide, estimés en nombre de décès pour 100 000 habitants ont augmenté entre 1950 (date des premières estimations de l’OMS) et le début des années 2000.
  • L’Europe est le continent le plus touché par le suicide et en particulier l’Europe de l’Est (y compris la Russie)
  • On estime qu’un suicide a lieu toutes les 40 secondes et une tentative toutes les 3 secondes dans le monde.

[1]Source OMS
[2]Selon les statistiques de l’OMS.


Données minimums en France métropolitaine (à 2020).

Les tentatives abouties
Nombre de décès par tentative aboutie par an   10000  
Nombre de décès par tentative aboutie par jour    25  
Nombre de décès par tentative aboutie par heure   1  
Pourcentage de décès par tentative aboutie hommes
(la part avoisine 80 % entre 25 et 44 ans)
  75 %   
Pourcentage de tentatives abouties femmes   25 %  
Taux de suicides chez les enfants de 5 à 14 ans
(soit environ 30 par an).
  0,3 %  
Taux de suicides chez les individus âgés de moins de 25 ans
(soit environ 600 par an) 
  6 %   
Le taux de suicide par profession est difficilement comptabilisable du fait de l’absence du renseignement de la profession sur l’acte de décès. Sauf pour le secteur agricole où il est établi 1 tentative aboutie tous les 2 jours (données MSA).      
Nombre de tentatives abouties entre 2008 et 2009 dans l’entreprise France Télécom   19  

En France, le taux de suicide des fonctionnaires de police serait 3 fois plus élevé que celui du reste de la population.

Le niveau de suicide est 7 fois plus élevé en prison que dans l’ensemble de la population. 1 décès sur 2, des personnes incarcérées, est une mort par tentative aboutie.

Le taux brut pour 100 000 présente deux pics :
25,1 entre 45 et 54 ans.
< 30 à partir de 75 ans.
5ᵉ Cause de mortalité des 5/14 ans
2ᵉ Cause de mortalité des 15/24 ans
1ère Cause de mortalité des 25/34ans (Devant les accidents de la route – qui peuvent être, ne l’occultons pas dans nos statistiques – un moyen de mettre fin à ses jours)

Nombre de personnes impactées directement ou indirectement pour chaque décès par tentative aboutie[1] : 26
Soit plus de 260 000 personnes par an.

[1]Selon un programme de recherche mené entre 2007 et 2010 sur l’impact des suicides et des tentatives de suicide sur l’entourage


Les tentatives non abouties
Nombre de tentatives non aboutie par an   200 000  
Nombre de tentatives non aboutie par jour    550  
Nombre de tentatives non aboutie par heure   23  
  • Si le nombre de suicides augmente à l’échelle mondiale, le phénomène n’est pas dû uniquement à l’augmentation de la population sur la planète, mais également à l’augmentation des taux de suicide.
  • Globalement, les taux de suicide, estimés en nombre de décès pour 100 000 habitants ont augmenté entre 1950 (date des premières estimations de l’OMS) et le début des années 2000.
  • L’Europe est le continent le plus touché par le suicide et en particulier l’Europe de l’Est (y compris la Russie)
  • On estime qu’un suicide a lieu toutes les 40 secondes et une tentative toutes les 3 secondes dans le monde.

Les moyens retenus Les moyens de substitution
Pendaison,
Arme à feu,
Empoisonnement,
Noyade,
Overdose,
Chute,
Par sectionnement avec objet contondant,
Accident de la route, d’avion,
Accident sur la voie ferrée, (train, métro)
Immolation,
Kamikaze,
Suicide par police interposée.
Conduite à risque : vitesse, imprudence, véhicule en mauvais état,
absence de protection (casque, etc.)
Provocations, violences,
Addictions : alcool, drogue, psychotropes,
Sport intensif, jusqu’au boutisme,
Refus de prévention médicale,
Refus de soins médicaux,
Privation de nourriture.
Choc électrique

6-Questions fréquentes

La suicidologie a permis de contredire des croyances erronées sur les idées suicidaires,
il en résulte les faits observés suivants :

Pourquoi ?

Seul un faible pourcentage laisse une note explicative de leur geste.

Comment identifier une demande d’aide ?

Sur 10 suicidants, 8 ont donné des indices de leurs intentions.

Sortir d’une dépression grave, éloigne t-il le risque suicidaire ?

Les taux de suicide sont plus élevés environ trois mois après le début de l’amélioration lors d’un état dépressif grave.

Le moyen utilisé est-il prévisible ?

Certaines personnes ne connaissent pas les méthodes à utiliser pour se tuer. La tentative est un facteur plus important à considérer que la méthode utilisée.

Comment aurais-je pu anticiper ?

Peu de personnes se suicident sans avoir partagé leurs sentiments avec une autre personne.

Voulait-il/elle vraiment mourir ?

La plupart des suicidants ne veulent pas mourir, mais souhaite stopper la douleur qu’ils ressentent.

Va t-il/elle faire une récidive ?

80 % des personnes qui meurent par suicide, ont fait au moins une tentative préalable.

En parler ne porte t-il pas malheur ?

Parler du suicide fournit généralement au suicidant, un sentiment de soulagement et de compréhension.